Il y a eu le ramadan, il y a eu Kippour ces temps ci, le jeûne a donc l’air à la mode en ce moment, alors nous aussi ce soir, nous recevons un jeune, un tout jeune auteur, le plus jeune de cette rentrée littéraire même, Sacha Sperling. « Tout homme de lettre devrait prendre un pseudonyme pour déshériter sa famille de son nom », disaient les frères Goncourt, Sacha Sperling, lui, n’est pas fier ou peu fier des patronymes de ses géniteurs, non il s’en fout. Fils d’Alexandre Arcady et de Diane Kurys, réalisateurs français plus ou moins célèbres. Cela l’énerverais donc qu’on parle des « tribulations germanopratines d’un nouveau fils de », parce que Sacha l’a dit dans une interview « tout le monde est fils de quelqu’un », mais bref revenons à nos pokémons avec Sacha, ce pseudonyme certainement pour retracer sa vie: ça chamaille avec ses camarades, ça chaparde dans les magasins donc ça chagrine sa pauvre mère, ça chahute à la sortie, ça charge son sac d’écolier avec d’autres choses que des livres, ça chasse les gazelles, ça chalala un peu aussi peut être.
Son livre « Mes illusions donnent sur la cour », paru chez fayard pour la rentrée littéraire, parle en tout cas de tout cela : c’est l’histoire de Sacha Winter, 14 ans, qui rentre en troisième dans un lycée huppé parisien, il rencontre Augustin qui devient son ami, son mentor, son amant, son compagnon de débauche. Voilà pour le très gros de l’affaire.
Une vague de nostalgie m’ayant poussée à écouter du Booba en préparant ce portrait, j’imagine Sacha Sperling encore plus jeune qu’il ne l’est aujourd’hui devant cette question « Qu’est ce que tu veux faire plus tard » : Sans hésiter, il s’est retourné et il a dit « Bah j’veux tout niquer ». Des références il en fait aussi dans son livre et un paquet, des comparaisons il a tout entendu, qu’il soit pour Begbeider le nouveau Sagan, pour la presse le Begbeider nouveau qui est arrivé, qu’on le compare à un Bret Easton Ellis français, « un lolito qui pille » ses semblables, bref on lui a tout fait je vous dis.
Sacha a aujourd’hui 19 ans, il a du arrêter sa licence de lettre moderne pour terminer ce premier roman, et il est venu ce soir sobre à l’inverse de ses personnages, parce qu’un Sacha sachant prêcher sans son hash est un bon Sacha. On va parler dans un instant avec lui de sa vie, son œuvre, de nous, de vous, de curling peut-être, et de son chat qui s’appelle chimère mais « ça aussi c’est un mensonge ».
Thibaud Pombet
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Mes illusions donnent sur la cour de Sacha Sperling, sorti chez Fayard, 266 pages, 18,90€
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jeudi 1 octobre 2009
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